La vérité sur la culture du surmenage

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Le mois dernier, un tweet viral a fait parler sur Internet de la culture du surmenage. Le tweet en question affirmait que « la meilleure chose que les jeunes puissent faire au début de leur carrière est de travailler le week-end ». Il s’en est suivi une avalanche de réponses de jeunes gens expliquant en quoi cette affirmation est nuisible. Cette culture voulant que les jeunes se démènent est omniprésente dans notre monde compétitif et en perpétuel mouvement. Ce sentiment traditionnel est de plus en plus repoussé par les jeunes, qui affirment qu’il va à l’encontre de l’engagement des jeunes et de leur santé mentale. Voici ce que vous devez savoir sur le sujet, pourquoi c’est une mentalité toxique à perpétuer et comment votre organisation peut profiter aux jeunes en s’en éloignant.

Qu’est-ce que la culture du surmenage?

En termes simples, la culture du surmenage est un mode de vie menant à l’épuisement. Elle encourage le travail sans relâche dans la poursuite de la réussite. Plus important encore, l’aspect sous-jacent de la culture du surmenage promeut l’idée que le travail constant est le seul moyen de gagner le respect du monde et même de soi-même. C’est le même sentiment répandu qui nous incite à nous sentir coupables de nous détendre ou de ne pas être productifs, qui conduit les jeunes à penser qu’ils doivent accepter l’exploitation pour réussir

Pourquoi est-ce toxique?

Le discours de la culture du surmenage ignore les déterminants systémiques du monde dans lequel nous vivons. La race d’une personne, sa classe économique ou la famille dans laquelle elle est née contribuent toutes à sa capacité à atteindre l’idée qu’elle se fait de la réussite. Quelqu’un qui est né dans une position privilégiée a déjà une longueur d’avance sur quelqu’un qui ne l’est pas. Les personnes de la classe ouvrière sont souvent des personnes coincées dans des emplois à forte intensité de main-d’œuvre, avec plus d’heures et moins d’argent. Quels que soient les efforts qu’elles fournissent, elles ne bénéficient pas des mêmes occasions que les personnes nées avec des privilèges économiques. Nous avons vu l’écart de richesse s’accroître au Canada tout au long de cette pandémie, et la plupart des emplois perdus étaient des emplois à bas salaire. De nombreux facteurs systémiques entrent en jeu et empêchent les gens d’atteindre leurs objectifs de carrière. C’est pourquoi pousser les gens à travailler plus ne tient pas la route. 

La culture du surmenage crée également des attentes irréalistes. Encourager les gens à ignorer leurs signes de faim et de fatigue pour continuer à travailler ne les rend pas réellement plus productifs. Ce n’est pas un état d’esprit durable et cela mène finalement à l’épuisement professionnel. 

En fin de compte, cet état d’esprit ne fonctionne que pour les plus riches et les plus privilégiés d’entre nous, et pour tous les autres, il est à l’origine d’attentes malsaines, d’épuisement et de sacrifice de la vie personnelle avec la promesse vide d’une mobilité financière ascendante.

Comment votre organisation peut-elle s’éloigner de cela?

Les organisations dirigées par des générations plus âgées doivent écouter les raisons pour lesquelles les jeunes s’opposent à la culture du surmenage. Lorsque nous nous opposons à ce type de culture, les jeunes sont souvent taxé.e.s de paresseux.euses, mais en réalité, nous voulons démanteler les attentes qui conduisent à de graves problèmes de santé mentale.

Soyez intentionnel quant au travail effectué par votre organisation. Lorsque les gens (pas seulement les jeunes, mais tout le monde) savent pourquoi ils et elles travaillent à quelque chose, le travail lui-même peut être responsabilisant et moins fastidieux. Le travail le plus productif vient souvent de la passion, et non de la volonté de faire quelque chose rapidement. 

Surtout, encouragez les jeunes à vivre en dehors du travail qu’ils font. Il est utile de prendre du recul pour souffler un peu, et souvent les jeunes se sentent coupables de ne pas être productif.ve.s en raison de l’omniprésence de la culture du surmenage. Les moments de détente et de paix engendrent la créativité et une génération de jeunes enthousiastes face à l’avenir et désireux.euses de contribuer à la démocratie.

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