Les jeunes jouent un rôle central dans les mouvements sociaux. Voici trois exemples.
Uni.e.s, les jeunes détiennent beaucoup de pouvoir. Lorsqu’ils et elles travaillent ensemble pour défendre une cause commune, les jeunes peuvent apporter des changements significatifs et sensibiliser le public aux enjeux qui leur tiennent à cœur. Aujourd’hui, avec des enjeux pressants comme le changement climatique et la COVID-19, les jeunes Canadien.ne.s sont peut-être plus passionné.e.s que jamais par la création d’une société équitable, saine et dynamique. Pour que cette vision devienne réalité, ils ont besoin que leurs préoccupations, leurs idées et leurs commentaires soient reflétés dans les actions des institutions et des organisations canadiennes. La passion des jeunes combinée au pouvoir de décision des organisations est ce qui mène au véritable changement. Et historiquement, c’est une formule qui fonctionne.
L’action sociopolitique menée par les jeunes est essentielle pour bâtir un meilleur avenir. Pour mieux comprendre son influence, parlons de trois mouvements clés où les jeunes ont pris la tête.
Mouvement des droits civiques
Au cours des années 1960, la « contre-culture » générale qui se développe grâce au mouvement des droits civiques aux États-Unis trouve son chemin jusqu’au Canada – notamment, les campus canadiens (article en anglais). Dans l’enceinte de l’école, les étudiant.e.s canadien.ne.s ont organisé des protestations, des rassemblements, des marches, des grèves d’occupation (sit-ins) et des manifestations pour sensibiliser la population aux problèmes des droits de la personne. Parallèlement aux protestations physiques, les objections idéologiques se sont multipliées, remettant en question la nature oppressive des établissements pour les communautés vulnérables. Au premier plan de ces appels au changement se trouvaient les élèves de la classe ouvrière et les autres élèves marginalisé.e.s qui étaient les plus touché.e.s par l’iniquité systémique. Cette vague d’actions menées par des jeunes a transformé la société canadienne et a renforcé l’importance de la justice sociale dans la culture dominante pour les générations à venir.
Grève des étudiant.e.s du Québec
En 2012, le Canada a connu la plus longue grève étudiante de son histoire, lorsque les étudiant.e.s du Québec se sont réuni.e.s pour protester contre la hausse des frais de scolarité. Elle a duré de février à septembre et a donné lieu à de grandes manifestations dans toute la province. Finalement, le conflit s’est terminé par la création du projet de loi 12, également appelé projet de loi 78, qui a forcé les étudiant.e.s à retourner en classe et a limité leur droit de protester. Mais après une élection provinciale qui a porté au pouvoir un gouvernement minoritaire dirigé par le Parti québécois, le projet de loi a été abrogé et la hausse des frais de scolarité a été annulée. Pendant le conflit, de nombreux adultes en position de pouvoir, tels que des politicien.ne.s et des artistes de renom, ont signé une pétition de solidarité avec les étudiant.e.s. Le mouvement a permis de sensibiliser le public au principe de la gratuité de l’enseignement et a finalement été un emblème de la portée que la mobilisation des étudiant.e.s peut avoir sur la législation.
Annuler la fête du Canada
L’été dernier, le mouvement en ligne #CancelCanadaDay (Annuler la fête du Canada) a changé la façon dont la fête annuelle était présentée et discutée dans les médias grand public. Lancée sur les médias sociaux, cette campagne a été menée par de jeunes autochtones qui ont demandé aux Canadien.ne.s de reconnaître l’histoire du pays en matière de colonisation violente des communautés autochtones. Ces appels ont été amplifiés par la découverte de tombes anonymes sur les terrains des anciens pensionnats, ce qui a rappelé en temps réel le sombre héritage du Canada. Le mouvement a conduit à une plus grande couverture médiatique de l’histoire du Canada à l’égard des peuples autochtones et a permis aux Canadien.ne.s de remettre en question l’éthique de cette journée et la nécessité de la célébrer. En conséquence, certains événements de la fête du Canada dans tout le pays ont été annulés afin de permettre une réflexion sur la façon dont le pays traite les peuples autochtones et les autres groupes minoritaires. Bien que le mouvement n’ait pas été mobilisé en personne comme d’autres protestations historiques, il a démontré comment les campagnes peuvent avoir une portée significative et réelle à l’ère numérique.