Entrevue avec Nicholas Flowers, jeune défenseur de l’environnement

Nicholas faisant du kayak proche de Hopedale. Le respect de l’océan est une partie très importante de l’intendance environnementale. Photo prise par Valerie Flowers.

Nicholas faisant du kayak proche de Hopedale. Le respect de l’océan est une partie très importante de l’intendance environnementale. Photo prise par Valerie Flowers.

Les jeunes sont conscients de l’importance de l’action environnementale, car beaucoup d’entre nous s’efforcent de lutter contre le changement climatique par de petits moyens dans leur propre vie. Nicholas Flowers, un jeune militant de 18 ans, est un excellent exemple de jeune agent de changement environnemental. Ayant grandi à Hopedale, une ville du Nunatsiavut (Terre-Neuve-et-Labrador), il a appris à respecter la Terre auprès de ses aîné.e.s et de son héritage inuit. Depuis, il s’est passionné pour l’environnement et s’est engagé à en apprendre davantage sur le changement climatique. En 2019, Nicholas a participé à Students on Ice, une expédition annuelle en Arctique et en Antarctique qui permet d’informer les étudiant.e.s sur les questions environnementales et de leur apprendre à protéger la terre. Après avoir terminé sa première année d’études en sciences de l’environnement à l’Université Memorial, il a été inspiré par le pouvoir des jeunes qui s’unissent pour préserver l’environnement. Nous avons discuté avec Nicholas de la manière dont il pense que les organisations peuvent impliquer les jeunes dans les efforts de durabilité.

Lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre des pratiques de durabilité et des initiatives environnementales, comment penses-tu que les organisations peuvent faire participer les jeunes de manière significative?

« Je pense qu’il est vraiment important de recueillir l’avis des jeunes, par exemple par le biais de questionnaires ou de sondages avant le début d’un projet. Lorsqu’il s’agit de projets susceptibles d’avoir des répercussions sur l’environnement – comme l’extraction de pétrole ou l’exploitation minière – il est vraiment important de recueillir l’avis des jeunes, mais aussi celui de la communauté. Si l’on prévoit d’extraire dans une communauté autochtone, il est important de comprendre et de respecter d’abord les valeurs de la terre. En ce qui concerne les initiatives environnementales, les organisations devraient s’adresser aux jeunes et leur demander ce qu’ils pensent être le mieux pour l’avenir, et les faire participer à autant de projets que possible. Parce que lorsque les jeunes sont inclus.es, ils sentent qu’ils et elles font partie de l’avenir, et ont alors plus de confiance. Il est important que les organisations prennent en compte les mentalités et les opinions des jeunes afin que leurs droits et leurs valeurs soient respectés. »

Que pensent les jeunes des organisations qui montrent activement qu’elles se soucient de l’environnement?

« Je pense que cela en dit long. Cela montre vraiment que l’aspect environnemental est respecté et que les organisations se soucient des jeunes et de la génération montante. Cela montre qu’il y a un respect pour la terre et les ressources. Et je pense que le plus important est de trouver des moyens de travailler sur des projets qui engagent les jeunes dans un espace de collaboration et qui favorisent la santé et le bien-être. C’est vraiment ce qui compte le plus au bout du compte : faire participer les jeunes pour leur faire savoir qu’ils et elles sont des leaders. Parce que chacun.e est un.e leader à sa manière, et que chacun.e a des droits, des valeurs et des croyances qui doivent être respectés. Il est très important de s’assurer que les jeunes sont au courant des projets en cours et que les aîné.e.s le sont aussi, car de cette façon, les jeunes et les aîné.e.s peuvent se connecter et cela montre que nous formons tous une communauté. »

Comment est-ce que les personnes non-autochtones peuvent soutenir l’organisation des autochtones pour le climat?

« Il est tellement important de reconnaître et de comprendre les respects d’une communauté autochtone. Par exemple, si un projet est proposé dans une zone qui n’était connue auparavant que par les modes de vie autochtones et qui est un paysage vierge qui n’a été altéré par aucun projet, il est important de respecter la présence de la faune et de la flore et que la terre est vivante. Nous respectons énormément la terre, car nos aîné.e.s nous ont toujours appris qu’elle était sacrée. Si des colonisateur.ice.s prévoient un projet sur les terres d’une communauté autochtone, il est important qu’ils collaborent avec les communautés autochtones, les jeunes comme les ancien.ne.s, et qu’ils recueillent l’avis de tous les membres de la communauté, afin que la faune, la flore, les eaux et la terre puissent être respectées de manière saine et équilibrée. Depuis de nombreuses générations, les peuples autochtones sont de bons gestionnaires culturels et environnementaux de la terre. Et il est important de prendre le temps d’apprendre les histoires, les langues et la culture et d’essayer de comprendre que la terre a beaucoup d’importance pour les gens. Sans la terre, il n’y aurait pas de peuple. Il faut d’abord respecter la terre avant de lancer tout projet. »

Quelle est la principale leçon que les organisations devraient tirer lorsqu’elles travaillent avec les jeunes sur les pratiques environnementales?

« Il est très important que les jeunes sachent qu’il existe un espace où ils et elles peuvent se sentir en sécurité et travailler ensemble afin que nous puissions tous nous respecter, chérir les croyances de chacun.e et faire du monde un endroit plus sûr. Il est important que le respect soit toujours au premier plan. »

Cette entrevue a été éditée et condensée pour plus de clarté.

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