Qu’est-ce qui se passe avec les jeunes et la faible participation électorale?
À l’approche des élections fédérales canadiennes du 20 septembre, il est temps de parler du pouvoir collectif des jeunes en tant qu’électeur.ice.s. Les jeunes étant le plus grand groupe de votant.e.s au Canada, ils et elles ont la capacité d’avoir une portée significative sur le résultat de l’élection. Mais les jeunes Canadien.ne.s ne se présentent pas aux urnes, contrairement aux personnes plus âgées. Depuis des décennies, le taux de participation des jeunes est en baisse – et par conséquent, les générations plus âgées prennent des décisions pour les jeunes Canadien.ne.s. Ce problème n’a pas touché tou.te.s les jeunes, mais les jeunes Canadien.ne.s d’aujourd’hui votent moins que les générations précédentes lorsqu’ils et elles étaient dans cette tranche d’âge. Et ce n’est pas parce que la jeunesse s’en fiche, c’est parce qu’elle participe à la démocratie de différentes manières, en dehors de la politique électorale. Mais à l’approche des élections, la participation des jeunes est vitale, non seulement parce qu’elle leur permet de faire entendre leur voix, mais aussi parce qu’elle est un moyen de faire respecter notre système démocratique. Alors, pourquoi les jeunes ne votent pas autant que les générations plus âgées, et que se passerait-il si l’ensemble des jeunes votait?
Tout se résume, vous l’avez deviné, à la représentation
De l’angoisse du climat à la précarité du marché de l’emploi, les jeunes Canadien.ne.s ont une foule de préoccupations aujourd’hui. Et malheureusement, ils et elles ne voient pas toujours ces enjeux reflétés ou abordés en politique. L’une des raisons pour lesquelles les jeunes ne se sentent pas motivé.e.s à voter est qu’ils et elles ne se voient pas représenté.e.s par les élu.e.s. Pour les jeunes, les politicien.ne.s peuvent sembler être des fantômes qui ne se manifestent que lorsqu’ils et elles cherchent à obtenir un vote au moment des élections. Lorsque les jeunes se sentent réellement représenté.e.s par les personnes en position de pouvoir, l’engagement démocratique est plus naturel. La plupart des postes de pouvoir au Canada sont occupés par des personnes appartenant aux générations plus âgées, qui souvent ne prêtent pas beaucoup d’attention aux priorités des plus jeunes. Les jeunes Canadien.ne.s sont plus enclin.e.s à voter lorsqu’ils et elles se voient reflété.e.s dans les politiques et les lois proposées par les élu.e.s – ce qui signifie souvent une représentation par des politicien.ne.s plus jeunes. Parce qu’ils et elles s’identifient aux expériences vécues par les jeunes, les jeunes politicien.ne.s sont plus favorables aux jeunes électeur.ice.s. En conséquence, de plus en plus de jeunes politicien.ne.s se présentent dans le but de mettre les problèmes des jeunes sur la table. Parfois, les jeunes peuvent avoir le sentiment de devoir voter, non pas par passion, mais par sentiment de culpabilité. C’est particulièrement vrai pour les jeunes issu.e.s de groupes marginalisés, qui estiment devoir voter parce que les générations précédentes ont lutté pour le droit à la participation démocratique. Mais voter par culpabilité plutôt que par passion ou enthousiasme n’est pas la bonne raison de voter – et cela ne favorise pas un engagement démocratique durable et à long terme. Les jeunes doivent voter parce qu’ils et elles le veulent, et non parce qu’ils s’y sentent obligé.e.s.
Pour inciter les jeunes à voter aux élections, nous devons utiliser des formes d’engagement innovantes. Lors des élections précédentes, L’apathie c’est plate a engagé les jeunes par le biais de campagnes sur les médias sociaux (en anglais seulement), en leur montrant le pouvoir déterminant qu’un vote a réellement. Lors de cette élection, les médias sociaux sont devenus un outil clé pour l’engagement des jeunes. Le discours sur les élections fédérales canadiennes et les plateformes des partis se retrouve actuellement partout sur les plateformes des médias sociaux. Tout mot-clic relatif à un.e chef.fe de parti est vu des millions de fois sur l’application de partage de vidéos TikTok, qui est utilisée principalement par les membres des générations Z et Y. Cela montre l’importance de changer la façon dont nous engageons les jeunes en politique. Les jeunes sont intéressé.e.s : nous devons simplement changer la façon dont nous les faisons participer.
N’oubliez pas : Les jeunes ont le pouvoir dans cette élection
Les jeunes électeur.ice.s représentent 40 % de la population canadienne. Malgré cela, ils et elles ont peu d’influence lorsqu’il s’agit de prendre des décisions politiques. Nous devons changer cela. Les jeunes d’aujourd’hui sont l’avenir du pays, il est donc dans l’intérêt de tout le monde que leur voix soit entendue et pleinement intégrée aux plus hauts niveaux de décision du Canada. Lorsque les jeunes ne votent pas, ils et elles ne sont pas représenté.e.s en politique, ce qui crée un précédent dans la mesure où leurs préoccupations ne sont pas prises en compte. Si les jeunes sont reflété.e.s dans la politique canadienne, les générations plus âgées peuvent mieux comprendre ce que la jeunesse considère comme les principaux problèmes auxquels le pays est confronté, et comment s’engager au mieux avec eux. Ne vous méprenez pas : La participation électorale des jeunes Canadien.ne.s n’est pas plus faible par manque d’intérêt. Les jeunes du Canada sont simplement en train de passer des formes traditionnelles de participation politique (comme le vote) à d’autres modèles d’engagement démocratique. La participation électorale des jeunes pourrait être un facteur décisif dans le résultat de cette élection, ils et elles ont juste besoin de voir que leur voix compte.
Le fait que les jeunes se sentent habilité.e.s à voter ou non est influencé par leur participation et le traitement qu’ils et elles reçoivent dans les systèmes quotidiens d’engagement. Il s’agit des établissements d’enseignement, des systèmes gouvernementaux et des organisations avec lesquelles les jeunes travaillent ou font du bénévolat. Pour que les jeunes se sentent capables de participer à la démocratie, ils et elles doivent qu’on leur accorde de la valeur dans les systèmes de ces institutions. Le vote est sans doute le moyen le plus efficace pour les jeunes d’exploiter leur pouvoir collectif. Non seulement il leur donne un pouvoir politique, mais il les habilite à participer à tous les aspects de la démocratie canadienne.